+35 % par an ! Depuis 1998, l'énergie solaire photovaltaïque (PV) n'en finit pas de croître. Partout dans le monde, les panneaux chez les particuliers autant que les centrales solaires de grande capacité (plusieurs dizaines ou centaines de mégawatts) se multiplient.
La puissance totale disponible sur la planète a été multipliée par 7 en sept ans : de 1 500 MW en 2000 à 9 200 MW fin 2007. Pour un marché mondial évalué à 13 milliards d'euros.
Recordman absolu : l’Allemagne. Malgré un ensoleillement inférieur au nôtre, nos voisins d'outre-Rhin disposent du premier parc photovoltaïque mondial avec 3 800 MW de puissance installée.
En France, les premières installations PV datent des années 1960, mais il aura fallu attendre plus de 40 ans pour que le marché décolle vraiment. L'envol, on le doit au Grenelle de l’Environnement qui a mis les énergies renouvelables au goût du jour. Surtout, il a mis en place une série d’aides incitatives (crédits d’impôt, aides régionales…) ainsi que le tarif d’obligation d’ac hat par EDF.
Les résultats ne se sont pas faits attendre : +100 % entre 2003 et 2007. Sur cette seule année 2007, la France a installé 35 MW de systèmes supplémentaires, soit plus que pendant les 7 années précédentes. Le marché français est évalué à 104,5 MW. Quelque 1 200 entreprises spécialisées dans ce secteur se font enregistrer dans toutes les régions de France, Corse et Dom Tom y compris.
« Théoriquement, il suffirait de réaliser le seul côté sud des toits en modules photovoltaïques pour produire toute l'énergie électrique nationale », concluent Patrick Jourde et Jean-Claude Muller, chercheurs au Commissariat à l'Énergie Atomique (CEA) et au CNRS.
L'énergie photovoltaïque, c'est simple comme un panneau qui transforme le soleil en électricité. Seulement voilà, avant de l'installer sur votre toit, on vous parlera de silicium, de mono ou polycristallin, d'onduleur, d'implantation et de prix. Éco Maison Bois & énergies renouvelables vous aide dans votre démarche. Devenez producteur d'électricité ! Avec votre propre installation, vous pourrez faire des économies tout en vous affirmant comme un artisan de notre indépendance énergétique, un promoteur des énergies renouvelables et un militant de la réduction des émissions de CO2.
Quel panneau?
Il existe plusieurs technologies, silicium en couches minces ou sur membrane souple, silicium amorphe, CIGS (Cuivre, Gallium,
Indium et Sélénium). Mais aujourd'hui, c'est le panneau en polycristallin qui est le plus performant.
Cristal de sel de minerais présents dans le sol, le silicium est raffiné, puis assemblé par fusion et refroidi en cuve. Il en ressort
une grosse plaque (wafer), découpée en galettes, qui partent en usine pour être assemblées en panneaux.
Le module mono-cristallin a refroidi au repos, à l’image d’un bloc de glace en congélateur et offre un rendement de
l'ordre de 13 %. Le module polycristallin a, lui, été remué à vitesse constante, les cristaux de silicium se retrouvant
enchevêtrés dans le même sens. Plus pur, ce polycristallin offre un rendement entre 15 % et 17 %.
Modules et implantations
Les modules ont en général une forme rectangulaire et quelques millimètres d’épaisseur (4 mm chez la société Fonroche), leur permettant de s’intégrer dans les matériaux de construction (tuiles, ardoises, éléments de façades). Leur surface varie entre 50 cm2 et 3 m2. Les panneaux peuvent être intégrés à une façade bien exposée, fixés sur une toiture inclinée ou posés sur des châssis sur une toiture-terrasse : ils se surimposent à la construction existante. En termes d'implantation, la pose en couverture avec un toit incliné à 30° en plein sud est la plus intéressante. En façade, cela peut correspondre à une signature architecturale.
Au sol, cela concerne les fermes solaires ou les trackers.
Onduleur
L’onduleur est le boîtier qui sert à transformer le courant continu en courant alternatif identique à celui du réseau. Son rôle est
de trouver la puissance maximale à injecter au réseau. La majorité des onduleurs sur le marché aujourd'hui a un rendement
supérieur à 94 %. La partie électrique est affaire de professionnels certifiés.
Tarifs
L'avenir du photovoltaïque dépend entièrement des tarifs de rachat de l'électricité par EDF. Ces tarifs resteront inchangés jusqu'en 2012. Le nouveau dispositif est applicable au 1er janvier 2010.
Pour les installations avec « intégration au bâti », le tarif reste inchangé, à 60,2 centimes d'euro le kWh. Ce tarif, le plus élevé au monde, favorise les solutions architecturales et esthétiques les plus accomplies. Un « certificat attestant que les ouvrages ont été conçus et réalisés dans le respect de la réglementation et des règles de l’art » devra être remis par l'installateur afin de
« renforcer la qualité de mise en œuvre ». Les nouvelles règles d'intégration au bâti prendront plein effet au 1er juin 2010.Pour
les installations avec « intégration simplifiée au bâti », le tarif s'établira à 45 centimes d'euros/kWh. Cela vise à faciliter le déploiement de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments professionnels, tels que les supermarchés, les bâtiments industriels et bâtiments agricoles de grande taille. Ce tarif est réservé aux installations d'une puissance supérieure à 3 kWc (soit 30 m2 de panneaux environ).Les panneaux solaires installés à même le sol continueront de bénéficier d'un tarif de rachat de 32,8 centimes d'euros/kWh (pour les régions les plus ensoleillées, contre 39,4 centimes pour les moins ensoleillées. Les départements de la Somme, du Nord et du Pas-de-Calais bénéficieront ainsi du tarif le plus élevé. Les Alpes-Maritimes ou l'Hérault auront le tarif le plus faible. Le tout « pour une meilleure répartition des centrales solaires sur le territoire ».
Des formalités simplifiées
Les formalités administratives d'installation seront simplifiées, avec la suppression des obligations déclaratives et du certificat délivré jusqu'ici par les Dreal/Drire. « Seule une attestation sur l'honneur est désormais exigée pour déterminer le régime tarifaire applicable. » Enfin, une « Commission d'évaluation de l'intégration au bâti », composée d'experts, est créée sous l’égide du ministère, du CSTB et de l’ADEME, qui tiendra à jour une liste publique des systèmes photovoltaïques existants, afin notamment d'accompagner dans leur choix les personnes désireuses de s'équiper.
Auteur : Laurent Reudes
Eco Maison Bois : le magazine de la maison bois et des énergies renouvelables